samedi 3 octobre 2009

Ştefan Alexandru Niculescu (Moreni, 1927 - 2008)

Le long apprentissage musical de Ş. Niculescu au Conservatoire de Bucarest (1941-1946, puis 1951-1957) lui permet de côtoyer d'éminentes personnalités musicales. Muza Ghermani-Ciomac, Forica Musicescu et Grete Miletineanu lui enseignent le piano, George Breazul et Ion D. Chirescu la théorie et le solfège, Mihail Jora et Marţian Negrea l'harmonie, Mihail Andricu la composition, Nicolae Buicliu le contrepoint, Tudor Ciortea les formes musicales, Theodor Rogalski l'orchestration, Nicolae Parocescu et Emilia Comişel le folklore. Entre ces deux périodes d'études artistiques il est inscrit à l'Institut de Constructions Civiles et Industrielles de la capitale roumaine. En 1966, il participe au laboratoire de musique électronique Siemens à Munich et aux Internationale Ferienkurse für Neue Musik à Darmstadt. Cette expérience est renouvelée les trois années suivantes.
D'abord professeur de piano à Bucarest (1958-1960), il devient chercheur à l'Institut d'Histoire de l'Art de l'Académie Roumaine jusqu'en 1963 avant de rejoindre l'Université de Musique où il sera successivement assistant, lecteur, conférencier et professeur titulaire de la chaire de composition. Ş. Niculescu devient membre de l'Académie Roumaine en 1996.
Sa carrière prestigieuse, partagée entre la Roumanie et l'Allemagne, lui vaut de multiples distinctions, de la part de l'Union des Compositeurs (1975, 1977, 1981, 1983, 1985, 1986, 1988, 1998 et 1994 pour le Grand Prix), des Académies roumaine (1962) et française (1972), du Festival de Montreux-Vevey (1985), de la fondation Herder de Vienne (1994), etc.
La majeure partie de son œuvre est consacrée à la musique de chambre, mêlant occasionnellement instruments traditionnels, percussions et synthétiseur, ainsi qu'à la musique orchestrale (cinq symphonies, écrites de 1975 à 1996 ; diverses pièces dont un Hommage à Enesco et Bartók, 1980). Ş. Niculescu est aussi l'auteur de musiques de scènes et d'un opéra pour enfants (Cartea cu Apolodor, 1975), de cantates, chœurs, mélodies, musiques de film.

Ş. Niculescu incarne la quintessence de l'avant-garde musicale roumaine. Il est à la fois héritier et continuateur d'Enesco, Bartók, Stravinski, mais aussi Webern et Messiaen. Harry Halbreich le compare favorablement à ses contemporains, pourtant bien plus connus, comme le Polonais Witold Lutosławski ou le Hongrois György Ligeti, suggérant la portée universelle de son legs.

Sources
  • Viorel Cosma, Muzicieni din România, vol. VII, Editura muzicală, Bucureşti, 2004 - ISBN 973-42-0366-5
  • Creaţii Simfonice Româneşti, CD 1, UCMR-ADA Oa 10326, notice d'Oltea Şerban-Pârâu. Orchestre Symphonique de la Radio Autrichienne (ORF), dir. Arthuro Tamayo pour Deisis.

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