Raluca Știrbăț, pianiste roumaine d'exception

Le combat pour la préservation de la maison d'Enesco à Mihăileni nous a fait découvrir une artiste d'exception en la personne de Raluca Știrbăț. Cette jeune pianiste défend avec talent la musique roumaine avec un premier CD consacré à Enesco, Constantinescu et Silvestri, au catalogue de la maison autrichienne Gramola. Très prochainement une nouvelle parution donnera à découvrir  en première des pages de Jora et Enesco. Deux excellentes nouvelles pour les mélomanes !

Raluca Știrbăț

Nous avons demandé à Raluca Știrbăț des informations plus précises sur son parcours et ses activités. Elle m'a envoyé un CV que je publie ci-dessous.
 

Raluca Stirbat, pianiste

Originaire de Jassy, ville universitaire du Nord-Est de la Roumanie, la jeune pianiste Raluca Stirbat est non seulement l’une des meilleures représentantes de la jeune génération du piano roumain, mais elle peut déjà également se prévaloir de grands succès internationaux. Sa technique brillante et sa palette sonore exceptionnellement riche, qu’elle marie de manière magistrale, en font une artiste incontournable. Pour Raluca Stirbat, mettre en évidence la structure dramatique inhérente à toute œuvre est la clé de son travail. Un tempérament fort, une sûreté de style exceptionnelle et une technique audacieuse emplissent ses interprétations d’énergie et de force d’expression naturelle.

Raluca Stirbat commence son apprentissage du piano à l’âge de 6 ans à l’école de musique de sa ville natale et fait ses débuts de concertiste à 10 ans, avec le Concerto pour piano en ré majeur de Joseph Haydn. Dès lors, considérée comme une enfant prodige, elle se produit avec les plus grands orchestres de Roumanie (notamment la Philharmonie « Georges Enesco » et l’orchestre symphonique de la Radio) ainsi qu’à l’étranger. Après une année d’études à l’Académie de musique « Georges Enesco » de Jassy, elle part en 1994 suivre l’enseignement du professeur Jürg von Vintschger à l’Université de musique de Vienne, où elle obtient son diplôme de Magister Artium en piano. Les plus grandes salles de concert lui ouvrent alors leurs portes : Konzerthaus et Musikverein de Vienne, Stefaniensaal de Graz, Mozarteum de Salzbourg. Lauréate de plusieurs bourses, elle voit son talent et sa carrière soutenus par la Société Beethoven, la Fondation Martha Sobotka-Janaczek, le Rotary Club de Vienne, la Nippon Foundation de Tokyo et la Fondation Madeleine Blaireville de Suisse, entre autres. Raluca Stirbat se perfectionne en suivant les classes de maître d’artistes de renom tels que Murray Perahia, Hans Leygraf, Lory Wallfisch, Marek Drewnowski ou Aquiles Delle Vigne. Par ailleurs, elle reçoit les encouragements d’Avedis Kouyoumdjian, de Johannes Meissl, de Teresa et Rudolf Leopold (musique de chambre), de David Lutz (accompagnement de lied) et de Rainer Keuschnig (répertoire moderne et contemporain pour piano).

Raluca Stirbat est lauréate de plusieurs concours nationaux et internationaux. Elle a remporté la « Lyre d’or » du concours Ciprian Porumbescu en Roumanie, le concours « Virtuosi per musica di pianoforte » en Tchécoslovaquie, le concours de Sanremo Classico et le concours Stefano Marizza à Trieste. Ses nombreuses activités de soliste et chambriste impressionnent tout autant que la liste de ses concerts avec orchestre lors de tournées en Europe continentale ainsi qu’en Grande-Bretagne, à Chypre, en Tunisie, en Turquie, au Maroc, à Singapour et en Iran. Elle est souvent invitée à participer à divers festivals : Wiener Festwochen (Vienne), Pianoforte a Bellinzona (Suisse), Festival Dinu Lipatti de Kronstadt et Fête de la musique de Jassy (Roumanie), Festival Joseph Hoffman de Naleczow (Pologne), Festival d’automne de Budapest et de Szeged (Hongrie), Thracia Summer de Plovdiv (Bulgarie) et Festival de musique de Carthage (Tunisie).

Sa renommée internationale s’est également forgée à travers de nombreux enregistrements comme la Sonate op. 24 n°1 en fa # mineur d’Enesco et la Fantaisie romantique sur deux mélodies suisses S. 157 de Liszt pour la Radio Suisse DRS, ou le Concerto pour piano n° 2 en fa mineur de Chopin et le Concerto pour piano n°19 en fa majeur KV 459 de Mozart chez Music Minus One (Etats-Unis). En musique de chambre, elle a enregistré le Trio avec piano op. 4 de Pancho Vladigerov au studio Hungaroton de Budapest et les Sept poésies pour violon et piano d’Ursula Bagdasarjanz pour le label suisse VDE-Gallo. Elle a par ailleurs enregistré l’intégrale des lieder de Georges Enesco en partenariat avec l’ORF (la Radio Autrichienne, avec Leontina Vaduva, Ileana Tonca, Mihaela Ungureanu, Laura Tatulescu, Sorin Coliban).

Son dernier album solo est sorti il y a peu de temps au label autrichien Gramola pour le 130ème anniversaire de George Enescu, et contient des pièces d'Enescu, de Silvestri, Constantinescu et Rachmaninov.

In addition, the pianist also works intensively in the fields of piano teaching (associate professor at the Gustav Mahler Conservatory in Vienna) and musicology (she is currently writing her Ph.D. thesis on the subject George Enescu’s Piano Works) and is increasingly being invited to international symposiums. In August 2011, Raluca Stirbat founded the International George Enescu Society in Vienna whose task it is to cultivate, promote and further research the life and works of the Romanian composer George Enescu, who was trained in Vienna and Paris, in the broadest circles. Moreover, the society also aims at promoting other Romanian and Austrian composers, particularly modern and contemporary artists of the 20th and 21st centuries.

Recently, Raluca Stirbat initiated the international campaign Operation Village Enescu – Save Enescu’s Memorial House in Mihăileni (Botoșani, Romania) to save and restore the house where the Romanian composer spent many years of his childhood, youth and maturity and wrote many of his masterpieces.

For her special artistic performances and her social commitment, Raluca Stirbat was appointed an integration ambassador by the Ministry of Internal Affairs of the Republic of Austria in March 2013.

Extraits de presse :

« (…) Un talent extraordinaire à Jassy ! Raluca Stirbat, 10 ans, a joué le Rondo capricioso de Mendelssohn avec une telle maîtrise du piano que j’en ai eu véritablement le souffle coupé ! » (Iosif Sava, Muzica, 1985, Bucarest, Roumanie)

« Après la pause, la surprise et l’apothéose de ces trois soirées : Raluca Stirbat. La jeune femme a joué de manière éblouissante, à en avoir parfois le souffle coupé : avec fraîcheur et fougue, tension interne, force, et grand enthousiasme. Cela a confirmé ma première impression : un jeu très musical, avec éminemment de goût ! » (Leander Hotaki, Badische Zeitung, 1991, Fribourg, Allemagne)

« Raluca Stirbat fait montre, avec cette partition très difficile (le Concerto pour piano de Moszkowski), d’un jeu pianistique impressionnant. Elle joue avec une énergie entraînante et une souplesse de doigts propre aux seuls élus. Sa vélocité, sa gestuelle instrumentale grandiose, sa manière de faire vibrer le son dans les passages lyriques, ses cadences étourdissantes et virtuoses, sa tension émotionnelle interne - tout cela la classe parmi l’élite des pianistes d’aujourd’hui. » (Marcel Frandes, Agenda LiterNet, 2008, Bucarest, Roumanie)

‘Whoever has the good fortune to know George Enescu’s much too rarely performed opera Œdipe will find in his piano Sonata op. 24 No. 1 the world of expression and the musical diction that can make the stage work so fascinating, even addictive. Raluca Stirbat’s interpretation of Enescu’s piano sonata in F sharp minor is enrapturing, musically convincing and technically faultless. There are no distorting rubati – a misunderstanding interpreters of Enescu’s or Bartók’s compositions often succumb to in the quest for ostensible authenticity - no, in her interpretation the music develops completely organically, as if invented during the performance.’ (Otfrid Nies – violinist, musicologist, head of the Charles Koechlin Archives, Cologne)