samedi 6 septembre 2008

Filip Lazăr (1894, Craiova - 1936, Paris)

Compositeur et pianiste. Il étudie le piano avec Paulina Moscovici, avant d'entrer au Conservatoire de Bucarest. De 1907 à 1912 il reçoit l'enseignement d'Emilia Saegiu (piano), D. G. Kiriac (théorie et solfège), Alfonso Castaldi (harmonie, contrepoint, composition). En 1913 et 1914, il rejoint le Conservatoire de Leipzig et étudie avec Robert Teichmüller (piano) et Stephan Krehl (composition, harmonie, contrepoint).
Filip Lazăr devient pianiste de concert et professeur particulier en France et en Suisse, où il travaille avec Dinu Lipatti. Il est membre fondateur de la Société des Compositeurs Roumains (1920) et président de la Société Musicale Triton à Paris, réunissant des compositeurs d'Europe centrale et balkanique "exilés" en France. Il réalise plusieurs tournées en Europe et aux États-Unis et est honoré du premier prix de composition Georges Enesco en 1924.

La majeure partie de son écriture symphonique est consacrée à des pièces concertantes : deux Concertos grosso (1927, 1931, inachevé), trois Concertos pour piano, un Concerto pour percussions et 12 instruments (1934) et un Concerto de chambre (1935), créé par Charles Münch. Il laisse aussi un ballet (La bouteille de Panurge, 1918), deux Suites (1921, 1925) et diverses œuvres de moindre ampleur comme Le Ring, un round de quatre [sic] minutes (Ringul, 1928). A l'exception de quelques pièces isolées (Danses populaires, Bagatelles...), sa contribution à la musique de chambre et à la littérature pianistique est représentée par cinq Sonates pour piano et une pour violon et piano, quatre Trios (hautbois, clarinette et basson, 1934 et 1936 ; violon, alto et violoncelle, 1935 ; harpes) et un Quintette pour harpes [!]. Il écrit pour la voix quatre cycles de mélodies et deux choeurs (Paparudele, 1924). Il n'aborde l'Opéra qu'à une seule occasion (Les images de Béatrice, 1928).

Sa musique demeure encore aujourd'hui en grande partie inconnue, vraisemblablement à cause de la mort prématurée du compositeur à 42 ans, loin de son pays natal. Elle se révèle toutefois mieux écrite que celle de beaucoup de ses compatriotes, pourtant plus célèbres. Filip Lazăr a su exploiter le folklore de manière originale, alliant la tradition baroque à un langage d'une grande modernité, mais sans faire école. Il s'est particulièrement attaché à cultiver une écriture tournée vers l'universel à une époque où les compositeurs cherchaient plutôt à glorifier leur nation.

Sources
  • Viorel Cosma, Muzicieni din România, vol. V, Editura muzicală, Bucureşti, 2002 - ISBN 973-42-0317-7
  • Creaţii Simfonice Româneşti, CD 10, UCMR-ADA 03L070150, notice d'Elena Zottoviceanu. Orchestre Philharmonique d'Arad, dir. Dorin Frandeş

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